Deux nouveaux poèmes à lire et à écouter, dans le podcast de Jacqueline Casaubon
Coup de cœur en Jordanie
Une fois,
Un jour,
Dans l’inattendu,
Au désert sec et solitaire,
Un coquelicot,
Est né
Dans un berceau de pierre,
D’une semence inconnue,
Fragile et vagabonde,
Enlevée par les vents
Vers les grands espaces
Et les océans.
Une force d’amour
Insoupçonnée,
A traversé le cœur
De celle qui a vu,
S’est émue et a cru
À la force de la Vie.
Au delà des gouffres mortifères,
Tous les jours de sa vie.
Inoubliable coquelicot.

Grande solitude
Le jour,
J’appelle je crie
Aucun écho la solitude.
Qui va me sortir de là ?
Qui va venir à mon aide ?
Je me tourne de tous côtés
Aucun frémissement.
Même le vent s’est figé.
Je n’entends que mon silence.
Je ne vis pas au désert
Et pourtant j’habite un désert
Au milieu de la foule.
La solitude me prend au gosier.
À mon travail,
Chacun est enfermé
Dans un sablier sans fond.
Un temps il nous rassure,
Mais vient un autre temps
Où il nous enferme et nous angoisse,
C’est lui le maître.
Le temps humain n’est plus.
Qui suis-je
À l’ombre d’un grain de sable.
Le soir,
En rentrant
Aucun visage humain
Vers qui aller.
La solitude m’emprisonne,
Elle m’étreint,
Me colle à la peau.
La détresse m’aveugle.
La nuit,
Même les fantômes absents,
La peur me saisit.
Abandonnée.
Solitude.
Le coquelicot du désert jordanien de Jacqueline a fait remonter dans ma mémoire, mes yeux, la vision bien réelle de ces petites fleurs vives qui refleurissent au mois de mars sur les pentes arides du Mont Nebo, ce haut-lieu de Jordanie, qui serait, selon l’Ancien Testament (Deutéronome), le lieu où Moïse et son peuple découvrirent le Terre promise. Mais Moïse y mourut sans pouvoir l’atteindre.