C’est ainsi
je suis au fond
j’ai touché le fond
ce fond est plus profond que je l’imaginais
le fond n’en finit pas de se creuser
est-ce pour me porter
me supporter
et laisser déposer
ou m’appeler
à me laisser creuser
de plus en plus profond
dans la masse inconnue
pas de repère et pas de prise
pas même en moi de peur
tant la conscience aussi est prise
dans le brouillard d’anesthésie
seul reste un JE
un petit JE qui dit
oui c’est bien moi cette aventure
non pas néant mais mystère
d’inconnu innommable
aucun repère ni de temps ni d’espace
de l’énorme
inconnu
insaisissable
de l’impensable
et l’innommable
du quoi ?
sans mots…
mais je respire
qui donc respire en moi ?
oui je peux dire
JE
je respire.
Oui je peux dire
JE
Je respire
JE respire…
Geneviève Esmenjaud